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Mon processus créatif

Mai 14, 2021 | 10 commentaires

Processus créatif
Motifs aquarelle feuillage Saleanndre

Quand je crée, c’est parfois fluide… et parfois compliqué. Parfois je suis inspirée par quelque chose que j’ai vu sur Insta ou Pinterest. Parfois ça vient juste comme ça…  de nulle part, ou bien d’un truc que j’ai vu il y a longtemps et qui ressurgit…

Quelles sont les étapes de la création ? Comment je m’y prends ? 

À mes débuts j’étais toujours très inspirée par des aquarelles que je voyais chez les autres et je me disais « ouahou, c’est exactement ça que je veux faire ! ».

Et j’essayais, plus ou moins à ma sauce. Je ne suivais pas beaucoup de tutos, ou alors juste pour peindre des éléments indépendants. Je regardais surtout les gestes de la personne. Et ensuite j’essayais… sans relâche ^^, jusqu’à ce que je parvienne à une forme et un rendu qui me conviennent.

Maintenant je ne m’inspire plus trop des comptes aquarelle, à part quelques comptes que j’aime vraiment et dont j’enregistre les publications. Je suis davantage inspirée par le doodling, des livres pour enfants, en ce moment les motifs de broderie. Je suis contente car ainsi je trouve peu à peu mon style à l’aquarelle, en m’inspirant de media différents.

créativité aquarelle
Aquarelle Daniel Smith fleurs sauvages
Processus créatif Saleanndre

Process pour une création

Je ne fais jamais de croquis avant de peindre, et parfois même je ne sais pas vraiment ce que je vais peindre. Mais souvent j’ai l’idée d’un élément, d’un motif. Il m’arrive fréquemment de dessiner des doodling au feutre dans un carnet, le soir, quand je n’ai pas l’énergie de peindre (essayez de faire de l’aquarelle dans votre canapé, vous allez voir ^^). Je prends des inspirations sur des fleurs étranges trouvées sur Pinterest, ou bien dans des livres, ou dans mon imagination. En ce moment j’ai le sentiment d’avoir fait le tour de pas mal de formes mais hier encore j’ai enregistré plein de tambours de broderie, qui forment comme de petites planches de recherche dans un rond. J’adore l’idée.

Celles et ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime les planches de recherche, qui sont selon moi esthétiques en elles-mêmes. Alors j’adore chercher et inventer. Changer la forme d’une feuille, lui ajouter des nervures, des fusions, quelques points au Posca… C’est le meilleur moment pour moi : ajouter des détails. C’est vraiment le moment que je préfère dans la création ; je ne sais pas toujours quand m’arrêter d’ailleurs !

Souvent quand je me lance dans un motif je ne sais vraiment pas où est-ce que je vais aboutir, et c’est ce qui est le plus grisant : ne pas savoir, laisser faire l’inspiration du moment, les fusions… je lâche vraiment prise. Pas toujours, parfois je me pose beaucoup de questions. Mais souvent je me laisse aller et c’est ce qui donne les meilleures créations. Ainsi les petits champs de ronds sont nés d’une inspiration soudaine, et du plaisir de regarder les fusions opérer. J’ai ajouté mes petits végétaux préférés et je sentais, au fil du process, que ça me plaisait.

Petit tips quand même : avant de me lancer, il m’arrive de tester quelques motifs sur une feuille en cellulose et de voir si ils vont bien aller ensemble. De la même manière je teste les couleurs : sont-elles assorties ?

 

Le choix des couleurs 

Nous touchons ici un point vraiment délicat de la création pour moi. Quand je suis dans une phase créative, trouver des associations de couleurs me vient tout seul : j’ai envie de bleu, le rose va bien avec, pourquoi pas un chouillah de vert… je connais plutôt bien mes couleurs de base. Quand je découvre de nouvelles couleurs, je découvre aussi de nouvelles associations possibles. J’aime énormément travailler les contrastes, donc plus une couleur est foncée, plus je suis contente ! Elle pourra facilement être diluée, mélangée ou bien très concentrée. Ainsi le vert de Perylène et l’indigo sont mes indispensables.

Le souci est quand je ne sais pas de quelles couleurs j’ai envie… ou que j’ai envie d’innover… Je n’arrive pas bien à créer de palette ex nihilo. Souvent elle se crée en peignant. Et je ne note pas souvent mes mélanges… pas bien… ^^. Ils sont faits souvent au petit bonheur. J’ai des intuitions, notamment su la manière de rendre un indigo plus intense, un bleu plus vert… mais j’ai encore beaucoup à découvrir. Je fais très peu de nuanciers aussi, à part pour tester les couleurs une première fois. Je passe sans doute à côté de pépites en opérant ainsi sans méthode ni rigueur, mais je pense que j’en découvre aussi ! Le problème est que je ne peux pas trop les reproduire mais d’un sens tant mieux : cela fait partie de « l’accident » que j’aime tant à l’aquarelle (avec les fusions).

Le choix du papier est également un moment très important pour moi. Je me tourne vers un papier selon une «envie ». Je sais quel toucher chacun a, quel rendu il me donnera, quelle blancheur… Selon le ressenti que j’ai envie de trouver sous mes doigts ou sous mon pinceau, je choisis du Arches, du Saunders, du Hahnemule Cézanne, ou bien The collection, du Shizen, du Khadi (ces trois derniers étant les seuls que j’utilise en grain torchon ! ) ou bien un carnet Etchr… et la liste est loin d’être exhaustive, là je découvre le Lana et son grain est très appréciable. Le format du papier joue aussi, c’est pourquoi j’ai des carnets rectangulaires, carrés etc

Bien que la découverte de l’aquarelle soit assez récente pour moi (cela fait à ce jour moins de deux ans que je peins), j’ai l’impression d’avoir vraiment des goûts précis depuis le début ; ils s’affinent mais je me rends compte que les bases (importance du ressenti du papier, goût pour les contrastes et les fusions,…) sont présentes depuis le début.

Pour finir sur mon processus créatif : 

J’ai besoin d’au moins 1h30 devant moi pour aboutir à une création qui me satisfasse. Une heure de création en elle-même et 30 min pour m’installer, chercher ma palette, tester à côté. Je peins tout en écoutant des vidéo You Tube ou des épisodes de podcast, et j’adore ça. Ces moments d’une heure trente sans interruption ne sont pas toujours possibles : mon petit fait encore des siestes de 2 heures mais souvent je suis fatiguée, je fais une petite sieste aussi, et au mieux il me reste une heure pour peindre… Je n’aime pas trop faire une création en plusieurs fois, le process et l’était de flow, d’immersion, sont hyper importants pour moi. Du coup je grapille des moments sur mes temps « libres », sur une pause déjeuner parfois, mais presque plus jamais le soir. Je suis trop fatiguée sinon, et la journée du lendemain est rude. En vérité, ces derniers temps, je suis dans une phase créative donc ça va, j’ai la motivation de créer souvent, et plus rapidement vu que les idées sont là et mobilisables. Mais quand je n’ai pas d’idées… c’est dur ^^

Quelques conseils quand on est à court d’énergie / d’inspiration / de jus ou quel’n manque de temps

Quand je ne sais pas quoi peindre mais que j’ai envie de peindre, je peins des fleurs et des feuilles. Des fleurs toutes simples mais en jouant sur les variations de couleurs entre les pétales, en ajoutant des pigments pour que ça fusionne, et parfois des détails au Posca. Pareil pour les feuilles. Rien de plus relaxant que de petits motifs tous simples, laisser vagabonder l’imaginaire sans idée de grande réalisation aboutie.

Quand je ne sais pas quoi peindre et que je n’en ai même pas envie, je me tourne vers mon feutre noir et mon gros ZAP book et je fais du doodling. Je regarde quelques livres que j’aime bien (parfois ceux de mon fils) et je forme des feuilles et fleurs étranges. J’adore ça, ça me détend, et ça me donne des idées pour les peindre ensuite.

Vous pouvez aussi choisir un tuto. Ils sont généralement réalisés en moins d’une heure et sont accessibles (il y a plein de Vidéo sur You Tube, dont celles de L’eau Bleue, Enjoy la Môme, Jenny… Il y a également mes lives sur @I_Make ou encore les tutos de Sarah (@mirgliss) sur Skillshare. Vous inspirer d’un seul motif vu sur une publication ou sur un réel peut aussi être un bon moyen de prendre du plaisir quand on manque d’inspi et de temps.

Quand vous n’avez que peu de temps devant vous pour peindre, je vous conseille de revenir aux formes basiques, à ce que vous savez déjà faire. Vous allez travailler la précision de votre geste, apprivoiser encore plus votre pinceau, améliorer le dosage de l’eau, etc. N’hésitez pas à faire ces petits exercices aussi sur papier coton, pour vous approprier les fusions et le dosage de l’eau sur ces supports qui ne réagissent pas comme le cellulose.

Vous pourrez aussi bientôt aller piocher dans des motifs de mon livre, qui contient plein de pas à pas et de planches d’inspiration. La plupart des compositions que j’y propose sont réalisables en une heure.

Et sinon, faites juste des nuanciers ! Moi j’ai tendance à remplir des pages de feuilles pour tester mes couleurs, mais vous pouvez aussi faire de simples rondes, des carrés ou autres. Beaucoup de copines aquarellistes font des nuanciers et trouvent ça cool 🙂 .

 

Le petit mot de la fin 

Une fois, une aquarelliste (Emma, si tu passes par là :)) m’a dit que le charme de mes créations venait de leur côté inachevé… et finalement c’est assez vrai. Je m’arrête souvent parce que je sens que c’est bon, que j’ai mis assez de détails. Mais aussi souvent parce que c’est l’heure d’aller chercher mon fils, ou de le lever de sa sieste. Et aussi parce que je n’ai rien prémédité et que tout pourrait être continué. Cet espace de temps hyper restreint me stress et me convient à la fois. Il m’oblige à aller puiser à l’essentiel, au basique,… simple et efficace. C’est un peu ma devise dans la vie comme dans l’art. Simple, rapide et efficace. Et si en plus c’est beau… c’est l’idéal !

Et vous, quel est votre processus créatif ?