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Pourquoi commencer l’aquarelle ?

Avr 8, 2021 | 14 commentaires

debuter-aquarelle

L’aquarelle est entrée dans ma vie à un moment où j’étais un peu perdue. Mon fils allait avoir un an, je commençais à trouver une routine entre lui et mon boulot… et je commençais à m’ennuyer. Tirer mon lait, préparer les petits pots, congeler le tout… ; c’est sympa quelques semaines, mais un peu rengaine et peu stimulant intellectuellement. J’avais besoin d’avoir des choses à penser.

Je ne me rendais pas compte à ce moment là que j’avais aussi besoin de créer. Je n’avais jamais vraiment créé ; j’avais eu des velléités artistiques quelques années auparavant en me lançant dans le lettering et le doodling. Mais jamais je n’avais peint, et dessiné encore moins. Même si j’ai toujours été fascinée par les jolis agendas décorés (le QUOVADIS de notre adolescence, années 90-2000, toi-même tu sais :p), ou encore les jolis motifs dans les magazines. Mais jamais je n’avais essayé – sauf en 4ème et en 1ère, quand je décorais mes agendas (quand on chercher on trouve un peu ^^). En tout cas, ce quasi néant artistique n’a rien à voir avec les réponses des artistes que je connais de près ou de loin, et qui disent avoir toujours tenu un crayon ou un pinceau dans leurs mains.

J’avais certes une sensibilité aux couleurs, aux motifs, aux jolis agencements graphiques ; mais j’avais surtout la croyance chevillée au corps que j’étais nulle en dessin. Pourquoi j’en étais persuadée ? Parce que je n’étais pas capable de dessiner quelque chose de réaliste, ou bien surtout de dessiner de mémoire. J’étais persuadée que tous les artistes savaient dessiner sur demande et sans modèle. Que savoir dessiner c’était faire prendre vie sur une page à n’importe quel objet ou animal, et ce sous l’action de la parole ou de la pensée. Un artiste c’était pour moi la personne qui, si un enfant lui demande de lui faire un lapin, lui dessine directement un lapin tout mignon, la carotte qui va avec et le chapeau du magicien. C’est fou les croyances qu’on a. Parce que maintenant j’ai compris une chose : être artiste, c’est travailler, observer, copier, s’entraîner. La magie oui, mais pas d’un claquement de doigts.

 

Pourquoi j’ai osé commencer l’aquarelle alors que j’étais persuadée de ne pas être capable de dessiner ?

J’ai fini un jour par oser commencer un bullet journal. J’avais envie de tracker mes activités, et surtout mon sommeil. Mon petit ne faisait pas encore ses nuits et j’étais très fatiguée ; j’avais envie de noter ce que je faisais de ma vie, et en l’occurrence de mes nuits. J’ai donc acheté un bullet journal et ai commencé à le décorer un peu. Bien je voulais y dessiner, mais bien entendu je me trouvais nulle. Toutefois, en m’appliquant et en copiant attentivement ce qui se faisait ailleurs, j’ai obtenu quelques rendus à peu près satisfaisants. C’étaient les premiers pas.

J’étais aussi dans une grosse phase de remise en question. Je lisais beaucoup sur l’hypersensibilité à ce moment-là, et ça m’a bien aidée. Mais j’avais toujours ce souci de penser, penser, penser… Quelqu’un m’a alors conseillé, pour calmer mes angoisses, de pratiquer une activité qui me détende. Sur le coup j’ai pensé broderie et bracelets brésiliens ; j’aimais bien ça étant enfant. Mais bof… Alors je ne sais pas pourquoi, j’ai pensé à l’aquarelle. J’avais l’impression que c’était facile de colorer une surface avec de l’aquarelle, alors que ce n’était jamais beau et aisé avec des crayons de couleur ou des feutres. J’ai donc commencé à regarder sur Internet ce que je trouvais : des vidéos, des blogs… et bien sûr j’ai écumé Instagram. Mon compte était à l’époque un compte bookstagram avec 300 abonnés, et j’étais bien contente avec ça ; j’avais d’ailleurs aussi un blog livresque ! J’avais déjà une envie très forte de partager avec d’autres sur ma première passion.

dessin aquarelle chat

Après avoir trouvé plein de sources, – dont les fleurs de Marie évidemment !-  j’ai enfin osé, le 7 juin 2019 (je m’en souviens bien !) aller acheter ma première palette d’aquarelle. Une palette Dailer Rowney assez bof mais c’était déjà ça. Et du papier Canson XL (comme on en a toutes eu je crois !). J’ai essayé, et j’ai bien aimé la sensation du pinceau sur le papier, le fait que la couleur se répartisse bien, etc. Tout ça c’était super. Mais rien à voir avec les beautés que je voyais sur Internet…

Avec le recul je sais bien sûr pourquoi : un petit pinceau de voyage minuscule ne remplacera pas un pinceau rond ou à lavis, et du papier cellulose (surtout le Canson XL) ne permet aucune fusion. J’étais déçue mais j’étais persuadée que c’était moi qui m’y prenais mal, alors je n’ai rien lâché. J’ai quand même compris que mon pinceau avait une touffe trop petite alors j’en ai acheté un autre dans le même magasin de ma ville, très peu fourni mais bon… Je me souviens d’ailleurs du plaisir que c’était de toucher les pinceaux, et surtout de monter tout à en haut du magasin, dans cet espace réservé aux artistes… j’en avais toujours rêvé, sans jamais oser. D’ailleurs, j’ai toujours été fascinée par les gens créatifs. Et j’avais une affiche dans ma chambre qui disait en allemand « plus tard, je voudrais être artiste ». Si j’avais su à l’époque que ce qu’on admire chez les autres et ce qu’on leur envie est en fait quelque chose qui entre en écho avec nos envies profondes et vient les titiller… je n’aurais pas attendu d’avoir quasiment 30 ans et complètement un enfant pour commencer à peindre !

Tout ça pour dire qu’il faut du bon matériel pour un résultat satisfaisant à l’aquarelle.

Mais je n’en ai pas fini avec vous !

 

Qu’est-ce que l’aquarelle me procure au quotidien ?

Une fois que j’ai commencé l’aquarelle, j’avais un but très concret dans ma vie : progresser. Et parvenir un jour à réaliser des œuvres comme celles que j’admirais sur les comptes Insta. De belles feuilles surtout… d’un mouvement fluide ; avec de belles fusions… Le rêve ! Donc non seulement mes séances d’aquarelle m’apportaient beaucoup d’apaisement mais j’avais également une volonté farouche de m’améliorer, qui occupait toutes mes pensées et tous mes temps libres. Pour une angoissée comme moi, c’était changer de vie. Peu à peu le brouillard de mes idées noires s’estompait et je nourrissais mes ruminations de couleurs, de recherche de matériel, de projets artistiques. Inespéré ! Et quand je me suis mise à Instagram, un autre espace créatif s’est ouvert à moi avec toutes les possibilités offertes par les stories, la communauté, les échanges etc. ça, je pense que de ça aussi, je vous en reparlerai :p

Et puis l’aquarelle c’est une bulle. Une bulle de bien être, une bulle hors du temps.  Quand je peins à l’aquarelle, je ne vois pas le temps passer. Je suis totalement déconnectée de ce qui m’entoure. J’expérimente parfois l’état de flow et ça c’est le meilleur. Quand on y est, c’est extra, et quand on en sort, le monde nous semble plus lumineux et léger. Je vous le souhaite vraiment. En plus, regarder l’eau et les pigments se diffuser a un côté très apaisant.

Pour ma part, ce que je préfère c’est écouter une vidéo You Tube ou un podcast en peignant. Et quand je suis en état de flow, je comprends ce que j’entends mais ne m’en souviens plus vraiment ensuite. Ou alors je m’en rends pas compte. En tout cas c’est une déconnection incroyable, que je vous souhaite à tous !

 

Et pourquoi l’aquarelle plutôt qu’un autre médium ?

Parce que l’aquarelle c’est fluide, c’est doux, et c’est contrasté. J’aime la sensation de l’eau qu’on dépose avec le pinceau ; j’aime les nuances de couleurs qu’on crée avec les mélanges. Et j’aime les contrastes que l’on obtient selon l’intensité en pigments de notre jus.

La gouache c’est sympa mais pas assez délicat, trop opaque. L’acrylique ou l’huile me semblent compliquées d’utilisation. Alors que l’aquarelle… un peu d’eau, quelques godets de couleurs, du bon papier, un bon pinceau… et c’est tout de suite beau !

 

J’espère vous avoir convaincu, vous qui avez lu ces lignes, de l’intérêt de se lancer dans un projet artistique qui nous tient à cœur. C’est non seulement thérapeutique, mais ça peut permettre de voir la vie autrement. Et pour moi, ça a même presque radicalement changé ma vie. Je vous en dis plus dans un prochain article 😊.